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ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson.
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22 mai 2009

Here we are again.

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    Je me lève ce matin, et je me rappelle. Je me rappelle parce que ce matin le ciel est pâle, que tout est gris, parce que les oiseaux ne se sont même pas levés pour chanter, parce que personne dans les rues, parce qu'aucun bruit, aucune vie, aucun soupir. De l'attente, la ville retient son souffle et je me rappelle que c'est ce matin que Maurane vient. Et parce que je me rappelle, je me lève, sans protester, parce que ces matins là appartiennent à Maurane, et parce que Maurane vient, je me lève, je ne me plains pas du ciel gris, du souffle absurde et sans vie dans les rues, je me lève et je me porte. Je ne suis pas lourd ce matin, parce que Maurane vient. Et je l'attends, je l'attends comme la ville l'attend dehors, comme les oiseaux, comme l'air. Je l'attends comme tout le monde attend Maurane, sauf que Maurane, elle, attend avant de venir. Elle attend toujours cette seconde où tout retombe, ou la pression lâche, ou le ciel s'éclaircit un peu, ou je vais me recoucher, ou les voitures recommencent à circuler pour arriver. Elle attend que personne n'y croit plus, et elle est là, soudain, sous vos yeux, avec cet air satisfait et eberlué, d'avoir vu, d'elle même, que les gens arrêtent d'ésperer. Que les passants, les voitures, les oiseaux, les rues sont cons, que bien sûr qu'elle allait venir, elle venait toujours. Mais toujours au minuscule, et infime petit moment où on se faisait une raison.
    Et je me lève parce que Maurane va arriver, et que toutes ces questions vont se balancer dans l'air, qu'on se taira, mais qu'on saura tous les deux. Que mon odeur lui manque, que ses cheveux me manquent. Mais on se taira. Parce qu'on sait tous les deux, de toute façon, qu'on pourra bien rencontrer qui que ce soit, ce sera toujours nous. Ca sera plus jamais nous, mais on sera toujours là, elle arrivera toujours une fraction de seconde en retard, et je me lèverai toujours pour l'attendre, et elle me dévisagera toujours l'air de dire je sais très bien, mais tais toi, tais toi. Et je me tairai. Mais je verrai bien dans le fin fond de ses yeux, que quand elle dira tu vas bien, c'était plutôt tu m'as oubliée, que quand elle s'assoira sur le canapé du fond, et qu'elle se mettra à regarder ses maisn, c'est qu'elle se demandera pourquoi elle arrive pas à surmonter ça. Je sais, c'est trop facile de partir faire du café et de la laisser sur ce putain de fauteuil, mais quand Maurane vient, je m'en fous de savoir si elle va surmonter ou pas, je m'en fous de savoir si elle ira bien en rentrant chez elle. Quand Maurane vient, j'ai juste envie de lui dire tu sais Maurane, t'es trop conne de venir, pour satisfaire ton orgueil de merde, pour te rassurer, pour pouvoir te dire que moi aussi je trime comme un chien depuis que t'es partie, je sais très bien que ça t'apaise de voir que je m'en sors pas non plus sans toi, mais que comme toi, j'ai pas le courage, ou pas l'envie, ou peut être les deux, j'ai pas les couilles de te le dire. Mais quand Maurane vient de toute façon, je me rappelle de tout ça une fois qu'elle repart en me lançant un contente de t'avoir revu, t'as l'air heureux.
   Connasse.



Photo de Flavie.

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Commentaires
G
*.* C'uilà c'est vraiment c'que j'aime... Je pourrais lire ça pendant des heures !!! x)<br /> J'comprends pas tout tout mais voilà, j'aime beaucoup ce que t'écrit ;) .
K
Beuh j'suis dégoutée c'est magnifique ce que t'écris, ça te colle tellement à la peau =) <br /> Bisouus <3
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